La mise en œuvre d’une politique de développement durable est caractérisée par la convergence entre trois sphères de même intérêt : économique, sociale et environnementale. Cette mise en œuvre se fait par le jeu de négociations entre acteurs dont certains sont qualifiés de « forts », d’autres de « faibles » et certains « d’absents ». Parmi ces acteurs « absents » se trouvent les générations futures et la Nature dans la mesure où l’écosystème est considéré comme composé de communautés d’humains et de non-humains. D’où la nécessité d’intégrer dans la définition du développement durable la notion de « gouvernance environnementale » dont le but est de minimiser les empreintes écologiques de l’ensemble des usages qui exercent des dépenses de nature ainsi que la culture prise au sens de la transmission des savoirs et savoir-faire intergénérationnels. Au Japon les concepts de « Satoumi » et de « Satoyama » prennent en compte ces dimensions.
Le concept de « Satoumi » a été précisé par le Professeur Tetsuo Yanagi de l’Université de Kyushu en 1998 et a été largement développé en mer de Séto par le Satoumi Research Institute avec l’appui scientifique et technique du Centre International EMECS (Environmental Management of Coastal Enclosed Seas) qui est le co-organisateur de ces Rencontres et de cette session 4.
Quatre expériences de « Satoumi » ont été développées au Japon par la ville de Bizen (et le village d’Hinase) dans la préfecture d’Okayama ; par le village d’Onna-son dans la préfecture d’Okinawa ; par la ville de Minami Sanriku dans la préfecture de Miyagi et par la ville d’Otsuki sur l’île de Kashiwa dans la préfecture de Kochi.
Ce concept peut s’apparenter en France et plus largement en Europe à ce que l’on appelle l' »Approche intégrée des zones côtières« , et s’appuie fortement sur les expériences académiques, techniques et pratiques des divers acteurs.
Plus largement, le concept de « Satoyama » désigne l’harmonie entre Nature et Culture et place l’activité humaine dans un cadre qui prend en compte la nature et les générations futures comme des acteurs à part entière pour la mise en place d’un développement durable. Dans ce contexte, la transmission entre générations de savoirs et savoir-faire ainsi que l’éducation à l’environnement prennent toute leur importance.
Mots -clés : Satoumi; Satoyama; approches intégrées ; éducation à l’environnement ; sciences participatives ; lien entre nature et culture ; développement durable.